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A hauteur "d'absurdie"​, notre bon sens ?

La construction d'un territoire "l'absurdie"

Il y a quelques années Vincent de Gaulejac, sociologue, interrogeait le mal être et le sens et Norbert Alter, sociologue, questionnait le management par le triptyque du Don en entreprise. Aujourd'hui, cette question du sens est toujours aussi vivante au sein de nos organisations.Dans cette conférence Julia de Funès, docteur en philosophie, décortique les phénomènes qui conduisent à la perte de sens jusqu’au comment de la construction de ce territoire «l’Absurdie (*)» en entreprise .

(*) Absurdie : espace collectif construit où se partage ce qui est contraire au sens commun, contraire à la raison. Deux des antonymes de raison sont aberration et aliénation.

De la googlisation de nos données à ceux de nos esprits, en passant par la prégnance du big data qui engendrerait nos pertes de savoir, notre intelligence humaine se robotise-t-elle ? Nous frustre t elle jusqu’à entamer une part de notre raison?  Voire notre sentiment d’exister ?

Rendre l’homme plus libre et plus heureux ?

Coincés entre un progrès technologique qui n’assumerait plus sa finalité "rendre l’homme plus libre et plus heureux " et cette perte de sens renforcée par un lot d’injonctions dans l'entreprise, nous serions précipités dans les eaux glacés de « l’ Absurdie »: burn out, bore out, brown out, dépression, stress, etc. …

La peur des mots engendre la paralysie

A ces évocations, Julie de Funés évoque les actions des entreprises qui tentent d’apporter des solutions. Elle interroge les formules utilisées « Réinjecter de l’humain »et leurs mécanismes d’occultation. Une peur viscérale de la prononciation de certains mots (burn out, etc... ) qui paralyseraient à leur énoncé les collaborateurs. L’ évocation de cette réalité serait alors trop sensible pour être entendue alors qu'elle existe ??!! Que provoquerait elle ? Quelle frustration supplémentaire engendre-t-elle ?

Etonnant, ce mécanisme d’occultation qui conduit à l’enfermement de tous et donc à la continuité de la dégradation d’un climat social. Alors, que depuis plus d’un siècle la psychanalyse nous enseigne de dire les mots pour combattre les maux, nous choisirions d’enfouir les mots !

Dire adieu à l’absurdie (*) 

Enfin, Julia de Funes,, nous explique que « dès que l’on fait du moyen, une fin, nous basculons en « absurdie ».  Diantre, une vraie réflexion s’impose, car le comment est omniprésent partout dans notre société !

Est-ce pour cette raison , que poussés par cette réflexion ou bien par ce questionnement de la finalité de leurs actions, certains collaborateurs choisissent de quitter l’entreprise et abordent un nouveau métier, quitte à gagner beaucoup moins : devenir comédiens, agriculteurs, bouchers, vignerons, etc….. pour retrouver le sens de leurs actions et de leurs échanges ?!

Au delà de l’entreprise, c’est une réflexion de société à laquelle nous devons répondre pour sortir de cet environnement qui fruste et épuise par sa perte de sens.

A hauteur « d’absurdie », réveiller notre bon sens est une urgence ! A l'aube de la rentrée, qu'évoque pour vous cette "absurdie" ?