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La réindustrialisation de la France a besoin de plus d'intelligence collective ?

Après le rapport du Conseil National de la Productivité de début d'année, qui faisait le lien entre les difficultés générées par l'éducation scolaire qui favorisent l'individualisme et la compétition qui nuisent à la productivité, voici le rapport établi par le comité d'évaluation et de contrôles des Politiques Publiques sur l'évaluation de la politique industrielle.

En dehors de l'état des lieux des politiques industrielles, des conséquences de la désindustrialisation de notre pays et de leurs conséquences, de celles des différents outils financements ou de subventions et de leurs contrôles, ce rapport fait état de 27 propositions pour rétablir notre souveraineté industrielle sur le territoire.

La réindustrialisation de la France a besoin de plus d'intelligence collective

.Les enquêtes internationales montrent que les Français entretiennent un plus fort niveau de défiance envers la plupart de leurs institutions et en particulier envers l’entreprise. 

Cette mauvaise qualité des relations sociales et cette incapacité à se faire confiance pourraient limiter fortement les possibilités de coopération et donc la mise en œuvre de meilleures pratiques managériales.Or les enquêtes conduites par Eurofund révèlent un retard important de la France dans toutes les dimensions identifiées comme influençant positivement la qualité du management

Les constats du CEPII s’inscrivent dans la continuité de ceux du rapport Gallois dont la dernière partie prônait un nouveau pacte social : « l’industrie a besoin de plus d’intelligence collective, de plus de capacité à partager, à anticiper. Les chefs d’entreprises demandent légitimement de la reconnaissance, de la visibilité sur l’avenir et de la stabilité, mais aussi de la souplesse, leurs personnels souhaitent être reconnus comme des acteurs majeurs de l’entreprise, être associés aux stratégies et, bien sûr, être mieux sécurisés dans un monde qui exige d’eux toujours plus de mobilité et de capacité d’adaptation. "

….Ainsi, un des grands patrons d’industrie entendu par les rapporteurs a insisté sur la nécessité d’un dialogue permanent avec les partenaires sociaux, comme celle de transmettre les valeurs de travail, d’engagement, d’audace, d’innovation, d’écoute, de dialogue et de respect des autres.. Il a également insisté sur l’importance d’un management au plus près du terrain. Un des économistes entendus par les rapporteurs a également souligné l’importance de former, offrir des possibilités de promotion interne aux salariés des entreprises, la fidélisation des salariés formés et performants constituant un atout pour la performance d’une entreprise comme pour son management.

Remédier aux difficultés de recrutement, fidéliser les salariés ,miser sur le dialogue social, facteurs en lien avec la productivité

Une étude de France Stratégie établit qu’un fort investissement en terme d’anticipation de la gestion des compétences, d’utilisation forte d’outils numériques, d’accès important à la formation, de management participatif, de feed-back réguliers, de travail en équipe... générait des gains en valeur ajoutée nette et profit net de 20 % supérieurs à un non-investissement en la matière. En somme élever le niveau d’intelligence collective.

Une avancée a été enregistrée dans le cadre de la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises dite PACTE dont l’article 184 prévoit la présence de 2 représentants des salariés dans les conseils d’administration composés de plus de 8 membres non-salariés pour les entreprises ayant au moins 1 000 salariés en France. Mais cette disposition ne modifie pas l’équilibre des pouvoirs au sein des organes de direction.

La réflexion autour des politiques de réindustrialisation doit donc pleinement intégrer les sujets d’organisation et de gouvernance des entreprises ainsi que leur ancrage sur le territoire national. 

Enfin, plusieurs interlocuteurs des rapporteurs se sont émus des relations dégradées en France entre les donneurs d’ordre (les grands groupes) et leurs fournisseurs ou sous-traitants, notamment les PME, et dont l’effet s’est particulièrement fait sentir lors du premier confinement, ces dernières ont subi des annulations de commandes brutales et des règlements tardifs quand elles auraient eu besoin d’un minimum de visibilité et de solidarité de la part de leurs donneurs d’ordre. 

Intégrer une " formation Industrie" au Conseil de l'Union européenne

Au niveau du Conseil de l’Union européenne (conseil des ministres), il existe dix « formations » correspondant à des agendas : affaires étrangères, affaires générales, agriculture et pêche, environnement, etc...Aucune de ces formations du Conseil n’est consacrée à l’industrie en tant que telle : elle est traitée dans le cadre de la formation « compétitivité » du Conseil, dont le champ est bien plus vaste et dont les travaux restent souvent assez « incantatoires », selon un bon connaisseur.

À noter que la Présidence française du Conseil, au premier semestre 2022, devrait être mise à profit pour faire avancer ces propositions (comme les autres qui suivent en matière de politique commerciale ou de la concurrence).

Proposition n° 18 : Inciter le Conseil de l’Union européenne, dans sa formation « compétitivité », à développer la coordination entre politiques environnementales/ climatiques et politique industrielle.

Un espoir pour notre société que l'on nomme "monde d'après" ?

Après le rapport du Conseil National de la Productivité de début d'année, qui faisait le lien entre les difficultés générées par l'éducation scolaire qui favorisent l'individualisme et la compétition qui nuisent à la productivité, voici le rapport établi par le comité d'évaluation et de contrôles des Politiques Publiques sur l'évaluation de la politique industrielle.

En dehors de l'état des lieux des politiques industrielles, des conséquences de la désindustrialisation de notre pays et de leurs conséquences, de celles des différents outils financements ou de subventions et de leurs contrôles, ce rapport fait état de 27 propositions pour rétablir notre souveraineté industrielle sur le territoire.

La réindustrialisation de la France a besoin de plus d'intelligence collective

.Les enquêtes internationales montrent que les Français entretiennent un plus fort niveau de défiance envers la plupart de leurs institutions et en particulier envers l’entreprise. 

Cette mauvaise qualité des relations sociales et cette incapacité à se faire confiance pourraient limiter fortement les possibilités de coopération et donc la mise en œuvre de meilleures pratiques managériales.Or les enquêtes conduites par Eurofund révèlent un retard important de la France dans toutes les dimensions identifiées comme influençant positivement la qualité du management

Les constats du CEPII s’inscrivent dans la continuité de ceux du rapport Gallois dont la dernière partie prônait un nouveau pacte social : « l’industrie a besoin de plus d’intelligence collective, de plus de capacité à partager, à anticiper. Les chefs d’entreprises demandent légitimement de la reconnaissance, de la visibilité sur l’avenir et de la stabilité, mais aussi de la souplesse, leurs personnels souhaitent être reconnus comme des acteurs majeurs de l’entreprise, être associés aux stratégies et, bien sûr, être mieux sécurisés dans un monde qui exige d’eux toujours plus de mobilité et de capacité d’adaptation. "

….Ainsi, un des grands patrons d’industrie entendu par les rapporteurs a insisté sur la nécessité d’un dialogue permanent avec les partenaires sociaux, comme celle de transmettre les valeurs de travail, d’engagement, d’audace, d’innovation, d’écoute, de dialogue et de respect des autres.. Il a également insisté sur l’importance d’un management au plus près du terrain. Un des économistes entendus par les rapporteurs a également souligné l’importance de former, offrir des possibilités de promotion interne aux salariés des entreprises, la fidélisation des salariés formés et performants constituant un atout pour la performance d’une entreprise comme pour son management.

Remédier aux difficultés de recrutement, fidéliser les salariés ,miser sur le dialogue social, facteurs en lien avec la productivité

Une étude de France Stratégie établit qu’un fort investissement en terme d’anticipation de la gestion des compétences, d’utilisation forte d’outils numériques, d’accès important à la formation, de management participatif, de feed-back réguliers, de travail en équipe... générait des gains en valeur ajoutée nette et profit net de 20 % supérieurs à un non-investissement en la matière. En somme élever le niveau d’intelligence collective.

Une avancée a été enregistrée dans le cadre de la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises dite PACTE dont l’article 184 prévoit la présence de 2 représentants des salariés dans les conseils d’administration composés de plus de 8 membres non-salariés pour les entreprises ayant au moins 1 000 salariés en France. Mais cette disposition ne modifie pas l’équilibre des pouvoirs au sein des organes de direction.

La réflexion autour des politiques de réindustrialisation doit donc pleinement intégrer les sujets d’organisation et de gouvernance des entreprises ainsi que leur ancrage sur le territoire national. 

Enfin, plusieurs interlocuteurs des rapporteurs se sont émus des relations dégradées en France entre les donneurs d’ordre (les grands groupes) et leurs fournisseurs ou sous-traitants, notamment les PME, et dont l’effet s’est particulièrement fait sentir lors du premier confinement, ces dernières ont subi des annulations de commandes brutales et des règlements tardifs quand elles auraient eu besoin d’un minimum de visibilité et de solidarité de la part de leurs donneurs d’ordre. 

Intégrer une " formation Industrie" au Conseil de l'Union européenne

Au niveau du Conseil de l’Union européenne (conseil des ministres), il existe dix « formations » correspondant à des agendas : affaires étrangères, affaires générales, agriculture et pêche, environnement, etc...Aucune de ces formations du Conseil n’est consacrée à l’industrie en tant que telle : elle est traitée dans le cadre de la formation « compétitivité » du Conseil, dont le champ est bien plus vaste et dont les travaux restent souvent assez « incantatoires », selon un bon connaisseur.

À noter que la Présidence française du Conseil, au premier semestre 2022, devrait être mise à profit pour faire avancer ces propositions (comme les autres qui suivent en matière de politique commerciale ou de la concurrence).

Proposition n° 18 : Inciter le Conseil de l’Union européenne, dans sa formation « compétitivité », à développer la coordination entre politiques environnementales/ climatiques et politique industrielle.

Un espoir pour notre société que l'on nomme "monde d'après" ?

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